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FICHE Rupture du ligament croisé antérieur

Fiche info santé

Rupture du ligament croisé antérieur

Le ligament croisé antérieur (LCA) est un ligament du genou qui assure la stabilité de l’articulation. Il évite l’avancée anormale du tibia lors de l’appui. Il croise le ligament croisé postérieur qui évite le recul du tibia lors de l’appui. Leur position respective explique leur appellation: les ligaments croisés.  

La rupture du ligament croisé antérieur est la principale cause de boiterie du membre postérieur chez le chien. La plupart de ces ruptures (80%) sont d’origine dégénérative, c’est-à-dire qu’elles font suite à une maladie du ligament lui-même.
Le ligament malade s’affaiblit au fil du temps et finit par se rompre, partiellement ou totalement. Il existe certains facteurs prédisposant comme l’âge, la race, le poids, la conformation anatomique ou des facteurs génétiques. Certaines races de chiens sont plus souvent représentées comme le labrador, le rottweiller, le boxer ou le west-highland white terrier.
Les animaux en surpoids seraient plus sujets aux ruptures du ligament croisé antérieur car les articulations doivent supporter une charge plus importante que celle pour laquelle elles sont conçues.
La forme des os (tibia et fémur) pourrait également favoriser l’apparition de cette pathologie.


Signes cliniques:

La boiterie est d’apparition brutale, aiguë, sévère avec perte de l’appui lors de rupture d’origine traumatique, le plus souvent après un effort.

La boiterie est insidieuse, progressive, plus marquée après le repos ou l’effort lors de rupture partielle. Souvent le propriétaire remarque d’ailleurs une fatigabilité mais ne décèle pas de véritable boiterie.

De manière générale, le chien montre une réticence à s’asseoir, il ne plie plus complètement le genou atteint et porte le membre de côté quand il s’assoit. Les deux genoux peuvent être atteints en même temps alors la pathologie peut aller jusqu’à entraîner une incapacité à se relever. Compte tenu du caractère dégénératif de cette pathologie, 50% des chiens vus en consultation pour une rupture du ligament croisé antérieur se cassent le ligament croisé du côté opposé dans l’année qui suit.
Traitement chirurgical à privilégier:

Le gold standard du traitement de la rupture du ligament croisé antérieur chez le chien est le traitement chirurgical. Le ligament croisé est fondamental pour la stabilité du genou et il est par conséquent nécessaire de veiller à sa substitution en cas de rupture.

Les traitements médicaux (anti-inflammatoires) peuvent apporter un soulagement transitoire mais ne permettent pas de limiter l’installation de l’arthrose. La limitation de l’activité permet de soulager le genou La lutte contre le surpoids optimise le confort du patient. L’hydrothérapie est bénéfique et permet de soulager le patient en l’absence de lésion méniscale. Cette technique de physiothérapie facilite le développement des masses musculaires et renforce ainsi la stabilité du genou.



Traitement prothétique:

Technique extra-articulaire:
  • Technique de Flo: cette technique est généralement utilisée sur des chiens de petit format ou le chats. Mise en place d'une prothèse latérale, qui a la même orientation que l’ancien ligament croisé. Elle consiste en une boucle qui prend appui sur l’os sésamoïde latéral du muscle gastrocnémien et dans un forage réalisé dans la crête tibiale.
  • Technique de Tightrope
Technique intra-articulaire: la prothèse utilisée est placée dans l'articulation en remplacement du ligament croisé originel.

Traitement par ostéotomie:
  • La TPLO (Tibial Plateau Leveling Osteotomy=ostéotomie de nivellement du plateau tibial) : La partie proximale du tibia est coupée de façon circulaire et basculée vers l’arrière pour ramener la pente tibiale proche de l’horizontal. La « fracture » ainsi créée est ensuite stabilisée par une plaque et des vis.
  • La TTA (Tuberosity Tibial Advancement) ou la TTO (Tuberosity Tibial Osteotomy) sont des variantes de la TPLO.
Complications:

Le taux de complication est relativement faible. Les principales complications sont les infections et les complications mécaniques. Les infections sont le plus souvent traitées avec des antibiotiques mais il arrive que dans certains cas, une intervention chirurgicale soit nécessaire. Les complications mécaniques surviennent généralement lorsque l’animal a une activité physique trop importante avant complète cicatrisation. La plupart de ces problèmes sont résolus avec une mise au repos mais il arrive aussi qu’il faille recourir à une nouvelle intervention chirurgicale.
Post opératoire:

Il est conseillé de confiner votre animal dans une seule pièce ou une cage pour les plus petits gabarits, jusqu’aux retrait des fils. Seules les sorties hygiéniques, 5 minutes, 3 à 4 fois par jour, en laisse courte et sur terrain plat sont autorisées. La reprise d’une activité physique sera discutée au moment de la visite de contrôle.

La physiothérapie ou kinésithérapie permet d’améliorer la récupération fonctionnelle de votre animal après son intervention chirurgicale. La douleur liée à la rupture du ligament croisé et sa stabilisation chirurgicale entraîne une boiterie et une amyotrophie du membre atteint.
Il est important d’éviter une fonte musculaire trop importante et de conserver une amplitude de mouvement correcte. Divers exercices peuvent être proposés et adaptés en fonction de ses capacités et de son niveau de handicap. La cryothérapie, la mécanothérapie, la marche sur tapis roulant immergé, les ondes de choc sont autant d’options disponibles dont il conviendra de discuter avec votre vétérinaire durant le suivi de votre compagnon.

L’évolution arthrosique est inéluctable
après une rupture du ligament croisé. La stabilisation chirurgicale permet d’en diminuer la progression. Diverses adaptations hygiéniques sont disponibles pour améliorer le confort de votre animal et préserver ses articulations.

Contrôle du poids:
il est important de surveiller le poids de votre animal et de s’assurer qu’il ne présente pas d’embonpoint. La surcharge pondérale aggrave la formation d’arthrose et réduit la mobilité de votre animal.

Exercice: il est important de garder une activité physique (promenade, jeux, sport, ...) qu’il conviendra d’adapter en fonction des capacités de votre animal. Attention toutefois de ne pas tomber dans l’excès, ce qui pourrait entraîner de la fatigue et des effets néfastes plutôt que bénéfiques.

Alimentation: il existe des aliments conçus spécifiquement pour la préservation des articulations.
Les compléments alimentaires: divers produits complémentaires sont disponibles chez votre vétérinaire pour améliorer la récupération ou le confort de votre animal (oméga 3, chondroïtine sulfate, chondroprotecteurs).

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